Forte de 20 éditions consécutives, la Randstad Employer Brand Research est un incontournable dans le monde des RH. L’enquête de cette année au sujet des employeurs et des secteurs les plus attractifs auprès du grand public s’est déroulée au mois de janvier. Le Covid-19 nous semblait encore être à l’autre bout du monde. Depuis, nous avons également été fortement touchés par le coronavirus et notre économie et marché du travail ont été profondément impactés. Jan Denys, spécialiste du marché du travail au sein du groupe Randstad, nous éclaire sur les atouts de la chimie et de la pharmacie, aussi bien avant qu’après la crise du coronavirus.
Au fil des années, la popularité des secteurs étudiés par l’enquête de Randstad a connu des changements importants. Pourtant, il existe une constante de ces deux décennies : « édition après édition, le secteur pharmaceutique est le favori incontesté du public », souligne Jan Denys.
La pharma : de loin la favorite
« Janssen Pharmaceutica est même l’employeur le plus attractif de la dernière décennie », poursuit-il. « D’autres entreprises pharmaceutiques telles que GlaxoSmithKline (GSK) et Pfizer figurent également toujours dans le top 10. Depuis quelques années, UCB a rejoint le classement des employeurs les plus attractifs.»
L’industrie pharmaceutique obtient les meilleurs scores dans pratiquement tous les critères de motivation qui entrent en compte dans le choix d’un employeur, que ce soit en matière de salaire, d’avantages sociaux, de perspectives d’avenir, de contenu du job ou de la sécurité de l’emploi. Jan Denys : « Seule la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) est moins bien cotée pour le secteur pharmaceutique. Cela s’explique par la perception négative liée aux multinationales de l’industrie pharmaceutique. »
Le coronavirus : un coup de pouce pour la pharma en ce qui concerne la RSE
Le spécialiste du marché du travail prédit que l’ère post-coronavirus sera totalement différente : « Depuis le début de la crise sanitaire, l’industrie pharmaceutique est au premier plan grâce à la recherche d’un vaccin pour lutter contre la pandémie. Le fait que nos acteurs pharmaceutiques belges jouent un rôle de pionnier dans ce processus de développement au niveau international est un atout important et un énorme coup de pouce pour l’ensemble du secteur ».
L’importance de l’environnement et de la société dans le choix d’un employeur augmente également d’année en année et a atteint un sommet l’année dernière suite aux marches pour le climat. Mais il ne faut pas surestimer cet aspect, nuance Jan Denys. « Moins d’un répondant sur cinq l’a placé dans son top cinq des motifs attractifs. Chez les jeunes, c’est un sur quatre. Ce critère prend moins d’importance que, par exemple, l’ambiance de travail, le contenu du job ou la sécurité de l’emploi ».
« Le fait que nos acteurs pharmaceutiques belges jouent un rôle de pionnier dans le développement d’un vaccin contre le coronavirus au niveau international est un atout important et un énorme coup de pouce pour l’ensemble du secteur »
En Belgique, la chimie obtient des scores équivalents à ceux de l’Allemagne
Les entreprises qui veulent donner aux employés potentiels un aperçu des coulisses savent ce qu’elles doivent mettre en avant. Le secteur chimique peut encore s’améliorer, souligne le spécialiste du marché du travail. « Aujourd’hui, de nombreuses entreprises chimiques mettent en avant la RSE dans leurs communications d’entreprise. Cependant, cela reste le point faible du secteur, malgré tous les efforts et les innovations en matière d’environnement et de climat ».
Cependant, dans de nombreux autres domaines, la chimie se classe aussi bien que la pharma. La chimie est un des secteurs phares du classement annuel de réputation et occupe la huitième place année après année. « La comparaison avec l’étude de Randstad en Allemagne est d’ailleurs intéressante à cet égard », note Jan Denys. « Cela démontre que les entreprises chimiques belges sont parfaitement capables de rivaliser en matière d’attractivité avec leurs pairs en Allemagne, pays qui héberge le siège de nombreuses entreprises du secteur et est un berceau de l’industrie chimique.»
« En matière d’attractivité, les entreprises chimiques belges peuvent parfaitement rivaliser avec leurs pairs en Allemagne, pays qui héberge le siège de nombreuses entreprises du secteur »
La sécurité de l’emploi, un atout en période d’incertitude
En ce qui concerne l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, le contenu du job et l’ambiance de travail, la chimie obtient généralement un score légèrement inférieur à celui de la pharma et des sciences de la vie. Mais la rémunération, la stabilité financière et la sécurité de l’emploi sont des atouts importants, surtout en période de difficultés économiques.
Jan Denys : « La situation actuelle est incertaine, mais, au niveau de la perception, elle peut être comparée à la crise financière et économique mondiale de 2007-2008. À l’époque, les secteurs et les entreprises qui offrent une sécurité d’emploi ont soudainement connu un regain de popularité. Donc, si nous supposons que notre forte industrie chimique belge subira relativement peu d’impact économique négatif de la crise du coronavirus, alors je pense que le secteur pourrait encore s’élever dans le classement en 2021. »
En conclusion : de nombreuses entreprises seront encore en mode de survie pendant un certain temps. Par conséquent, l’image de marque de l’employeur sera sans doute un peu moins prioritaire. Cependant, l’industrie pharmaceutique continue de recruter et recherche activement des collaborateurs pour produire les vaccins. Dans le secteur chimique, les profils techniques restent très recherchés. « Même si vous n’avez pas de plans de recrutement à court terme, il reste crucial, en tant qu’entreprise, d’offrir aux employés et aux candidats des perspectives d’avenir et une ambiance positive malgré cette période difficile », souligne Jan Denys.
Un job dans le secteur de la chimie ou des sciences de la vie ?
La chimie et les sciences de la vie est un secteur en pleine croissance qui investit, innove et crée des emplois. Cette industrie tournée vers l’avenir contribue à développer des solutions aux grands défis sociétaux. Le secteur compte plus de 93 000 employés et plus de 5 000 emplois ont été générés au cours des quatre dernières années. De nombreux postes sont à pourvoir chaque année. Principalement pour des profils techniques et des ingénieurs, mais également pour des spécialistes des TIC, des chercheurs scientifiques, des fonctions commerciales et logistiques et de nombreux autres profils.
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À propos de Randstad et de l’Employer Brand Research
En décembre 2019 et janvier 2020, le groupe Randstad, en collaboration avec le bureau d’études TNS, a interrogé pour la 20e fois 12 000 répondants (étudiants, employés, demandeurs d’emploi, etc.) âgés de 18 à 65 ans dans le cadre d’une enquête en ligne. Au total, 183 entreprises privées employant au moins 1 000 personnes en Belgique ont été évaluées sur leur attractivité en tant qu’employeurs.
