La sécurité au travail en chimie et pharma est deux fois plus élevée que la moyenne industrielle
Le secteur belge de la chimie et de la pharma soutient une campagne européenne afin de sensibiliser les travailleurs aux substances potentiellement dangereuses avec lesquelles ils peuvent être en contact au travail. A travers cette initiative, l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (EU-OSHA) veut conscientiser davantage les travailleurs sur les risques potentiels de certaines substances, telles que certains produits chimiques, et miser sur la prévention des risques. Le volet belge de la campagne « Maîtriser l’usage des substances dangereuses », a été lancé aujourd’hui par le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale (ETCS), en collaboration avec les partenaires sociaux, représentés par essenscia, la fédération sectorielle de la chimie et des sciences de la vie et l’organisation European Trade Union Institute.
La sécurité est dans l’ADN de l’industrie chimique et pharmaceutique. Les entreprises du secteur investissent massivement dans la sécurité de leurs installations de procédés mais la santé et le bien-être de plus de 90.000 travailleurs en Belgique constitue également une priorité absolue. Grâce à des formations en sécurité spécifiques et à une attention permanente à la prévention des risques, l’industrie met tout en œuvre pour réduire les éventuels risques pour la santé et la sécurité à un minimum absolu.
Cette approche démontre son efficacité : le nombre d’accidents au travail dans le secteur a systématiquement diminué au cours de ces dix dernières années. En 2005, le taux de fréquence des accidents de travail dans la chimie et les sciences de la vie était de 14,4 par million d’heures prestées. En 2015, ce chiffre est passé à 9,2, soit une diminution de pas moins de 36%. Le taux de fréquence des accidents de travail dans le secteur de la chimie et des sciences de la vie est ainsi de près de la moitié de celui de la moyenne industrielle. La part des maladies professionnelles est également relativement faible dans le secteur. Selon les chiffres de Fedris, l’Agence Fédérale des Risques Professionnels, 51 rapports ont été déposés pour le secteur en 2015, soit à peine 2% du total belge.
“Ces chiffres démontrent que le secteur de la chimie, des matières plastiques et de la pharma offre des lieux de travail sûrs, mais chaque incident en est un de trop », commente Yves Verschueren, administrateur délégué d’essenscia. “Des législations spécifiques telles que REACH et CLP ont déjà considérablement renforcé l’utilisation sûre et responsable des produits chimiques, mais dans l’intérêt des employés comme des employeurs, nous devons continuer à travailler à une amélioration permanente. Ainsi, le secteur s’engage à rechercher des alternatives sûres pour les substances classées comme préoccupantes. Cependant, pour ces innovations pionnières, il faut des investissements substantiels et un cadre politique clair. En tant que fédération sectorielle, nous voulons également partager notre expertise et nos connaissances à travers cette campagne avec d’autres secteurs industriels.”
La campagne ne se limite pas uniquement à la chimie et à la pharmacie. Dans d’autres secteurs industriels, les travailleurs peuvent également être en contact avec des gaz, des liquides ou des particules solides potentiellement dangereux qui peuvent mettre en danger la sécurité ou la santé en cas d’utilisation inappropriée. La campagne, qui se poursuit jusqu’à la fin de l’année 2019, met donc l’accent sur la coopération et la communication dans toute la chaîne de valeur, avec une attention particulière aux travailleurs présentant un profil de risque accru. Cette initiative est lancée dans tous les États membres de l’Union européenne.