Une nouvelle étude montre que les entreprises utilisent près d’un quart de plastiques recyclés en plus
Moins de déchets plastiques. Davantage de plastiques recyclés. Les entreprises utilisent de plus en plus de plastiques pour fabriquer de nouveaux produits. Trois conclusions marquantes qui ressortent d’une nouvelle étude réalisée par les fédérations sectorielles Agoria et essenscia PolyMatters. Le recyclage des emballages, en particulier, s’améliore fortement. Le taux de recyclage général de tous les déchets plastiques ménagers en Belgique a quant à lui augmenté de 15%, ce qui est bien supérieur à la moyenne européenne.
Parmi tous les déchets de consommation collectés auprès des ménages belges, 580 kilotonnes, soit à peine 1,6% de la montagne totale de déchets, sont constitués des déchets plastiques. La part des plastiques dans le total des déchets ménagers est donc très faible. En outre, il y a eu 4% de déchets plastiques en moins en 2020 par rapport à 2018, principalement en raison d’une diminution des emballages plastiques. Cela peut être une conséquence de la crise du covid-19 ou des diverses mesures encourageant la réduction de la consommation.
Moins de déchets, plus de recyclage
Non seulement il y a moins de déchets plastiques, mais ils ont également été recyclés davantage, avec 15 % de plus en 2020 qu’en 2018. Le taux de recyclage des déchets plastiques ménagers en Belgique est donc passé de 34 à 39%. C’est 5% de plus que la moyenne européenne. Les emballages affichent les taux de recyclage les plus élevés, avec une forte augmentation, passant de 43 à 53%. La Belgique recycle plus de la moitié de ses emballages plastiques, ce qui la place en cinquième position dans l’Union européenne.
Plus de recyclats (produits issus du recyclage)
Non seulement le recyclage augmente, mais davantage de plastiques recyclés sont réutilisés. Entre 2018 et 2020, l’utilisation de plastiques recyclés issus des déchets plastiques ménagers a augmenté de 22%, passant de 160 à 190 kilotonnes. La part des recyclats dans la consommation totale de matières premières est donc passée à 7,6%. Là encore, les progrès les plus importants concernent les emballages plastique, où l’utilisation de plastiques recyclés a augmenté de 40% en deux ans. Les secteurs qui utilisent le plus de recyclats sont la construction et l’agriculture, avec des parts respectives de 13% et 20%.
La voie vers la circularité des plastiques est donc clairement engagée, mais le travail est loin d’être terminé. La réutilisation des plastiques recyclés est en hausse, mais la Belgique se situe toujours en dessous de la moyenne européenne dans ce domaine. L’une des raisons est que notre pays est hautement spécialisé dans l’emballage alimentaire, où l’utilisation circulaire des plastiques recyclés est encore fortement limitée par la loi.
Moins d’incinération
39% de l’ensemble des déchets plastiques collectés vont dans des usines de recyclage. La majorité (59%) va dans des usines de traitement où les déchets sont incinérés et la chaleur dégagée est récupérée. Les chiffres de l’étude montrent que depuis 2018, il y a un net changement : plus de recyclage (de 34 à 39%) et moins d’incinération (de 64 à 59%). En Belgique, seuls 2% des déchets plastiques finissent en décharge, alors que la moyenne européenne est de 24%.
L’ambition de l’industrie belge du plastique est claire : recycler encore plus, incinérer le moins possible et enfin ne rien mettre en décharge. Plus de la moitié, soit 56%, de tous les déchets plastiques en Belgique proviennent d’emballages de toutes sortes. Environ 9% proviennent du secteur du bâtiment. Les appareils électroniques, les articles ménagers, les équipements sportifs, les secteurs automobile et agricole représentent ensemble environ 20% des déchets plastiques collectés.
Six priorités circulaires
Agoria et essenscia PolyMatters ont proposé six priorités pour améliorer et accélérer encore l’utilisation circulaire des plastiques. Supprimer les obstacles législatives à l’utilisation des produits recyclés, augmenter la collecte sélective des déchets plastiques, investir davantage dans l’éco-conception intelligente, promouvoir la coopération entre les entreprises et les secteurs tout au long de la chaîne de valeur, intensifier le recyclage chimique pour devenir moins dépendant des matières premières fossiles, et stimuler l’innovation dans les nouvelles techniques de tri et de recyclage.
“Une économie circulaire pour les plastiques accroît également le besoin de techniques de recyclage innovantes, telles que le recyclage chimique ou physique.”
Saskia Walraedt, directrice d’essenscia PolyMatters
Saskia Walraedt, directrice d’essenscia PolyMatters: Moins de déchets, plus de recyclage. Le secteur belge des plastiques est en pleine transition vers une économie circulaire. Les progrès sont évidents, mais les défis restent nombreux : un approvisionnement déséquilibré en recyclats de haute qualité, des perturbations logistiques et des obstacles dans la législation qui empêchent les déchets de jouer pleinement leur rôle de nouvelle matière première ou les matériaux de continuer à circuler dans l’économie sans être considérés comme des déchets au départ. Dans le cadre de Flanders Circular et Circular Wallonia, nous, en tant que secteur, collaborons avec le gouvernement pour trouver des solutions. Une économie circulaire pour les plastiques accroît également le besoin de techniques de recyclage innovantes, telles que le recyclage chimique ou physique. Cela nécessite encore beaucoup d’innovation et d’investissements, mais cela offre la perspective d’un recyclage presque infini des plastiques.“
Kevin Poelmans, Business Group Leader Manufacturing chez Agoria : ”Les entreprises du secteur des plastiques sont en train de devenir circulaires, c’est clair. Les chiffres plus élevés du recyclage l’illustrent. En outre, de nombreuses initiatives, telles que l’extension du sac PMD ou la collecte obligatoire des matelas, ne sont pas encore totalement visibles dans les résultats. Ceci dit, l’économie circulaire, c’est bien plus que le recyclage. Il s’agit de maintenir les matières plastiques dans le cycle économique, et de le faire avec la meilleure qualité et valeur possible. La durée de vie la plus longue possible des matériaux et la réutilisation maximale des matières premières recyclées sont cruciales à cet égard. Il est important d’intégrer ces aspects dès la phase de conception. La technologie numérique peut y contribuer, par exemple grâce à des passeports numériques contenant des informations sur la composition des objets en plastique afin de faciliter le traçage, le tri, le démantèlement et le recyclage.“
La Belgique est un acteur majeur dans le domaine des plastiques. Notre pays abrite l’un des plus grands centres de production de polymères au monde et se classe au septième rang européen pour la transformation des matières plastiques. Avec 31 000 emplois, une valeur ajoutée de 4 milliards d’euros et 600 millions d’euros d’investissements, c’est l’un des secteurs industriels les plus importants du pays. L’industrie belge des plastiques est fortement orientée vers l’exportation et apporte la deuxième plus grande contribution à l’excédent commercial de la Belgique, tous les secteurs économiques confondus.
Téléchargez ici l’étude ‘Circularity of the Belgian plastics industry’
Cette étude belge fait partie d’une étude paneuropéenne menée par Conversio GmbH sous la direction de Plastics Europe. L’étude est publiée à l’occasion de “A Circular Future with Plastics”, le principal événement de l’industrie européenne de la transformation des matières plastiques. Cette conférence annuelle de l’European Plastics Converters (EuPC) est organisée cette année à Bruxelles, en coopération avec les fédérations belges Agoria et essenscia PolyMatters. Plus de 250 représentants de l’industrie participeront pour partager leurs dernières innovations et applications pour une économie circulaire avec des matières plastiques.