Un secteur qui croît mais est de plus en plus préoccupé par les coûts de l’énergie et le contexte géopolitique
Le secteur chimique et pharmaceutique belge a créé 1.125 emplois l’an dernier, ce qui représente une augmentation de 2.500 emplois en trois ans. Les besoins en talents scientifiques et techniques sont dès lors particulièrement élevés. De plus, environ 22.000 travailleurs expérimentés quitteront le secteur au cours des dix prochaines années en raison de la vague de vieillissement. La chimie et la pharma demeurent le numéro 1 incontesté de l’industrie belge avec des chiffres record en termes d’innovation, d’exportations et d’investissements, comme le soulignent les chiffres-clés présentés aujourd’hui par la fédération sectorielle essenscia.
Le secteur de la chimie et de la pharma a de nouveau enregistré une année forte. Le chiffre d’affaires a atteint un niveau record de près de 66 milliards d’euros en 2017 et les investissements se sont élevés à 2,2 milliards d’euros, le plus haut niveau de ces dix dernières années. L’emploi a également augmenté pour la troisième année consécutive pour s’établir à 90.778 emplois, soit environ un cinquième de tous les emplois industriels en Belgique. La part de la chimie et de la pharma dans l’emploi manufacturier a augmenté de manière ininterrompue depuis 2007 pour s’établir à 19,3%. Cette part est beaucoup plus importante que dans les pays voisins et est presque deux fois supérieure à la moyenne européenne.
Le secteur est également le champion de l’innovation en Belgique. Les dépenses en recherche et développement ont presque doublé en dix ans pour atteindre un niveau record de 4,4 milliards d’euros, soit plus de la moitié de toutes les dépenses industrielles en R&D. Le nombre de brevets dans la chimie, les matières plastiques, la pharma et les biotechs a augmenté de 63% en trois ans pour atteindre 417 brevets délivrés en 2017, soit plus d’une invention par jour. La Belgique occupe ainsi la onzième place mondiale en la matière, juste après la Chine. La part de la chimie et des sciences de la vie dans le nombre total de brevets en Belgique est proportionnellement de 34%, part la plus élevée au monde.
L’industrie de la chimie et pharma demeure également le leader incontesté à l’exportation. Près d’un produit sur trois exporté par la Belgique sont des produits chimiques, des matières plastiques, des médicaments ou des vaccins. Les pays voisins restent les principaux partenaires commerciaux, avec l’Allemagne en tête, mais les échanges avec les pays émergents tels que la Russie, l’Inde ou la Chine ont plus que doublé au cours de la dernière décennie. Avec une valeur ajoutée de 17,6 milliards d’euros, le secteur chimique et pharmaceutique est un pilier majeur de l’économie et de la prospérité belges.
« Ces chiffres illustrent le rôle clé de la chimie et de la pharmacie dans l’économie belge. Tous les indicateurs économiques sont en hausse depuis 2010. Autre élément frappant : les entreprises du secteur croient fermement en l’avenir industriel de la Belgique. En effet, 10% du chiffre d’affaires du secteur est réinvesti dans le renouvellement ou l’extension de capacités de production et dans la recherche innovante. Ces investissements sont indispensables car l’innovation et des installations modernes et respectueuses de l’environnement sont essentielles pour pouvoir faire face à une concurrence mondiale croissante au cours des prochaines années. », commente Yves Verschueren, administrateur délégué d’essenscia.
« Le secteur de la chimie et de la pharma est en pleine croissance, mais cette année et l’année prochaine seront déterminantes pour notre compétitivité future. Ainsi, la clarté doit être rapidement faite sur les modalités de la norme énergétique tout comme sur le prix de revient total et le financement du pacte énergétique. Qui paiera la facture dans un scénario où 90% de la production d’électricité sera subsidiée à l’horizon 2030 ? Le Brexit et le protectionnisme croissant dans le monde créent également de l’incertitude. En outre, le monde de l’entreprise et de l’enseignement doivent aussi continuer à collaborer pour motiver suffisamment de garçons et filles à opter pour des études scientifiques ou techniques. La disponibilité des talents déterminera l’avenir de l’industrie chimique et pharmaceutique à forte intensité de connaissance dans ce pays. », conclut Wouter De Geest, président d’essenscia.