Depuis qu’elle a ouvert les portes de sa nouvelle usine de recyclage en 2019, l’entreprise Deceuninck, concepteur et fabricant belge de systèmes en PVC, est passée à la vitesse supérieure en matière de revalorisation et de gestion des flux de déchets. Lors du dernier Belgian Plastics Day, Johan Pauwels, chef de projet NPI, nous a donné un avant-goût des opportunités de demain. « Les matières plastiques ou le PVC constituent l’option la plus durable qui soit. »
« Fabricant de systèmes de profilés en PVC pour fenêtres et portes, Deceuninck a investi des millions d’euros au cours de ces dernières années afin de rendre sa production la plus circulaire possible », indique Johan Pauwels. « Tout s’articule autour d’une simple question : lorsqu’un client fait poser une nouvelle fenêtre et retourne l’ancienne, comment recycler ces matériaux tout en limitant autant que possible l’impact écologique ? »
Procédé certifié Cradle to Cradle
Selon Johan Pauwels, Deceuninck a fait œuvre de pionner à chaque étape du procédé de recyclage. « Nous collectons les anciennes fenêtres, les matériaux post-consommation, mais aussi les découpes et certains déchets internes pour les transformer dans notre usine de recyclage : ils sont soit regranulés, soit micronisés. L’usine peut produire des composés 100 % recyclés ou des composés hybrides, qui peuvent servir dans la fabrication de nouveaux produits, déclinés en différentes couleurs ou assortis de finitions. »
« Présentant une durée de vie potentielle de plus de 350 ans, le PVC convient parfaitement au recyclage »
Johan Pauwels de Deceuninck
Le tout s’inscrit dans l’approche Cradle to Cradle de Deceuninck : l’entreprise considère les déchets comme une ressource éternelle et propose un système écologique sain qui utilise toutes les ressources de manière efficace et circulaire. Matière 100 % recyclable présentant une durée de vie potentielle de 350 ans, le PVC est particulièrement adapté à cette approche. « L’ensemble de nos investissements et de nos recherches est basé sur ce principe », indique Johan Pauwels.
Tout, sauf une mince affaire
Même si l’idée semble simple à la base, Johan Pauwels reconnaît qu’en réalité, le recyclage du PVC post-consommation s’accompagne de nombreux défis, en particulier au niveau des flux de déchets. « Nous avons défini les flux de déchets selon différents facteurs comme le volume, la composition, la taille des particules ou encore les impuretés présentes. Pour chacun de ces flux, nous nous posons la question de savoir ce que nous pouvons en faire. Combien de PVC reste-t-il et pouvons-nous le recycler ? Disposons-nous de la technologie appropriée ? »
« À l’heure actuelle, il n’existe aucune technologie prête à l’emploi qui permet de recycler le PVC après-consommation »
Johan Pauwels, Deceuninck
L’absence d’une technologie prête à l’emploi permettant le recyclage du PVC post-consommation pousse Deceuninck à réaliser continuellement des innovations et des développements. « Il nous reste pas mal de pain sur la planche », poursuit Johan Pauwels. « À l’heure actuelle, sur 100 kg de PVC post-consommation, seuls 70 kg peuvent être recyclés. L’extraction du plomb du PVC reste également un énorme casse-tête. Il ne faut pas non plus oublier les coûts logistiques et les questions en matière de recyclages mécanique et chimique. Il y a encore beaucoup de recherches à réaliser à ce niveau. »
Intégration verticale
Même si la liste des défis à relever est encore longue, Johan Pauwels est intimement convaincu que des solutions seront trouvées. L’intégration verticale de Deceuninck est un accélérateur. « Nous disposons d’une usine de recyclage ainsi que d’une installation de compoundage au même endroit. Autrement dit, nos experts techniques, nos ingénieurs R&D et notre personnel opérationnel effectuent un énorme travail ensemble, en équipe. Les différents partenaires et parties prenantes de notre entreprise et de notre secteur interagissent énormément. »
Afin d’intensifier le recyclage, il faudra partager des matériaux et des technologies avec d’autres entreprises »
Johan Pauwels, Deceuninck
Johan Pauwels souligne également l’importance de nouer des partenariats solides avec d’autres acteurs industriels. « Nous avons initié différents projets flamands et européens dans le cadre des procédés pour lesquels il n’existe pas encore de solutions. En vue de réellement booster le recyclage en Flandre, nous devrons partager des matériaux et des technologies avec des entreprises de différents secteurs. Il existe un vaste réseau de partenaires (UGent, KUL, Vito, Catalisti et OVAM) qui entendent trouver des solutions et contribuer à l’économie circulaire de demain. »
Préjugés à l’égard des matières plastiques
Johan Pauwels termine en indiquant que les matières plastiques ont un brillant avenir dans l’économie circulaire. Deceuninck a tout à fait conscience que le grand public tente d’éviter au quotidien les matières plastiques. « Mais en ce qui concerne les profilés pour fenêtres et portes, il s’agit de loin de la matière la plus appropriée lorsqu’il en va du recyclage, de la durabilité, de la conception et du rapport qualité-prix, » conclut-il. « Il ne faut pas l’interdire, puisqu’il s’agit de l’option la plus durable qui soit. Nous devons simplement continuer de nous concentrer sur l’innovation du produit et sur le perfectionnement du procédé de recyclage. »
Envie d’en savoir plus sur les efforts circulaires consentis par Deceuninck ? Consultez ici la politique de l’entreprise. Vous trouverez de plus amples informations sur le Belgian Plastics Day sur cette page.