Spécialiste de l’emballage durable, l’entreprise familiale belge Segers & Balcaen s’y connaît en recyclage. Lors du Belgian Plastics Day, Claude Deegens, expert en ventes internationales chez Segers & Balcaen, a évoqué les efforts circulaires consentis par son entreprise.
Vous avez déjà acheté un multi-pack de bouteilles Coca-Cola ou passé commande en ligne ? Alors, il y a de grandes chances pour que vous ayez eu un produit signé Segers & Balcaen en main. Du film rétractable au sac d’envoi : depuis 1954, l’emballage est l’activité principale de cette entreprise belge.
La durabilité joue un rôle clé dans la production des deux sites de l’entreprise, basés à Liedekerke et Diest. Au fil du temps, Segers & Balcaen a mis un point d’honneur à diminuer l’épaisseur de ses films, à réutiliser ses déchets plastiques internes ou encore à améliorer sa logistique. L’expert en ventes internationales Claude Deegens poursuit en indiquant qu’il y a encore pas mal de défis à relever en matière d’économie circulaire.
Manque de matières recyclées
L’un des principaux problèmes rencontrés est la pénurie de matières recyclables. « Si nous le pouvions, nous utiliserions beaucoup plus de matières recyclées qu’aujourd’hui , mais malheureusement elles ne sont pas disponibles. Des entreprises bien plus grandes que la nôtre, comme Coca-Cola, ont le budget nécessaire pour en acheter. Nous avons dû trouver d’autres voies pour récupérer les matières chez nos clients en vue de les recycler. »
« Le procédé de désencrage permet d’extraire l’encre des plastiques,
de les nettoyer et de les réutiliser par la suite. »
Claude Deegens, Segers & Balcaen
Segers & Balcaen a trouvé une solution. « Nous demandons désormais à nos clients de retourner les matériaux recyclés post-consommation ou post-industriels, de façon à ce que nous puissions en extraire l’encre, les nettoyer et les réutiliser. Ce procédé de désencrage est assez novateur. Il faut bien évidemment penser durable dès la préimpression. Nous aidons par conséquent les clients à créer des illustrations pouvant être imprimées de manière plus écologique, par exemple via une impression à gamme chromatique étendue, un procédé qui réduit le nombre de couleurs nécessaires, même en cas d’images détaillées. »
Partenariats solides
Claude Deegens rappelle qu’il faut établir des partenariats avec les clients en vue de réaliser ensemble une économie circulaire. « Notre collaboration avec l’entreprise de commerce en ligne DHL en est un bel exemple. » Par le passé, quand vous deviez retourner un article commandé en ligne, vous aviez généralement déjà jeté son emballage tout déchiré. Nous avons donc créé des sacs refermables, afin que l’entreprise DHL puisse les récupérer facilement auprès de ses clients. En outre, si elle nous renvoie à son tour ses déchets, elle bénéficie d’un tarif plus avantageux. »
« Si les entreprises nous renvoient leurs déchets, elles bénéficient d’un tarif plus avantageux. »
Claude Deegens, Segers & Balcaen
C’est une situation gagnante sur tous les plans. « Le prix que nous payons pour récupérer nos matières recyclables auprès des clients est inférieur à celui que nous devrions débourser sur le marché [des produits recyclés] et le client bénéficie en prime d’une réduction. Bien évidemment, il faut disposer d’un certain volume de matières plastiques et de déchets pour que ce système fonctionne. Heureusement, pour DHL et d’autres entreprises de commerce en ligne, c’est bel et bien le cas : nous produisons chaque année quelque 85 millions de sacs destinés au commerce en ligne, des sacs refermables composés à 100 % de matières recyclées. »
Une alternative à l’emballage des plus louables
Lorsque l’on aborde l’avis des consommateurs concernant les matières plastiques, Claude Deegens met l’accent sur certains arguments importants. « Les gens disent que le plastique est mauvais, mais il s’agit là d’une vision très limitée. Il existe toute une série d’arguments qui prouvent qu’il s’agit d’une bonne alternative aux emballages en papier, en verre, en carton ou encore en bois. Il ne s’agit pas d’un matériau médiocre au vu des ressources nécessaires, de la consommation d’énergie, des émissions de CO2 et de l’aspect durable. Bien au contraire ! Les entreprises ont le devoir d’en informer les consommateurs. »
« Le plastique est une bonne alternative aux emballages en papier,
en verre, en carton ou encore en bois. »
Claude Deegens, Segers & Balcaen
Évidemment, les plastiques ne se recyclent pas indéfiniment. « À l’instar du métal qui se plie jusqu’à ce qu’il atteigne son point de fatigue, les plastiques sont également sujets à l’usure. Malgré cela, ils peuvent être recyclés jusqu’à 10 fois. Les déchets peuvent ensuite servir à bien d’autres choses. De quoi sont faits, d’après vous, les catadioptres des poteaux en bord de route ? »
L’innovation est cruciale
« Quand il s’agit d’économie circulaire, c’est vraiment aux entreprises de prendre les choses en main », poursuit Claude Deegens. « Nous ne pouvons pas attendre des consommateurs qu’ils montrent l’exemple. Il est de notre responsabilité de revoir non seulement nos procédés de production, mais aussi notre logistique et de trouver des manières de réduire le transport vers et depuis les clients et les fournisseurs de matières premières.
« Nous devons toutefois informer les consommateurs, leur faire comprendre la manière dont nous travaillons, leur ouvrir l’esprit concernant les matières plastiques et expliquer les différentes possibilités », conclut-il. « C’est tout aussi important ! »
Envie d’en savoir plus sur les efforts circulaires consentis par Segers & Balcaen ? Découvrez-en plus sur le film rétractable durable et les autres innovations de l’entreprise . Vous trouverez de plus amples informations sur le Belgian Plastics Day sur cette page.