Un avenir durable pour notre société ? Nous ne pourrons l’assurer qu’au moyen de plastiques de haute qualité. Et c’est là que réside justement la force de l’industrie belge des plastiques puisqu’elle développe des matériaux innovants permettant des applications précieuses pour une meilleure qualité de vie et une plus grande durabilité. Tel est le message clair du premier Belgian Plastics Day qui se tient aujourd’hui à Bruxelles et est organisé par les fédérations sectorielles essenscia PolyMatters et Agoria. Peut-on dès lors parler de « super plastiques » ? Oui, si nous tous jetons moins, recyclons mieux et innovons encore davantage.
Le secteur belge des plastiques se focalise très fort sur les plastiques spécialisés et de haute technologie. Il s’agit souvent de matériaux aux propriétés uniques qui, dans la phase d’utilisation, offrent plus d’avantages environnementaux que les alternatives potentiellement existantes. Des exemples ? Les matériaux composites permettant aux véhicules et bâtiments d’être moins énergivores, les emballages de dernière génération spécialement conçus pour la réutilisation dans une économie circulaire ou encore les plastiques de pointe pour toutes sortes d’équipements et implants médicaux. Borealis Polymers, Federal-Mogul, Jindal Films, Prince-Weiss et Sirris, entre autres, mettent aujourd’hui en avant leurs innovations.
Figure également au programme une démonstration de la plus grande installation mobile d’impression 3D au monde pour les plastiques recyclés : le Colossus, qui fait partie de The One Project. Cette machine a la taille d’un container et on a déjà pu la découvrir au Pukkelpop et à Tomorrowland. Lors du Belgian Plastics Day, l’appareil transforme sur place des bouteilles en plastique en une oeuvre d’art.
Recycler en pédalant ? On peut alors vraiment parler de re-cycling ! La LERMa n° 1, ou Light Energy Recycling Machine, est un vélo qui permet, en pédalant, de broyer et chauffer des matériaux plastiques, comme des sachets et films d’emballage, et de les transformer ensuite en klinkers pour la construction de terrains de jeu ou le revêtement urbain au Congo, au Burkina Faso et au Sénégal. Il est ainsi également possible de recycler les plastiques dans des régions éloignées sans électricité et d’éviter des déchets dans des régions sans système de collecte. Cette initiative d’Ingénieurs sans frontières, en collaboration avec Plastimobile, crée en outre de l’emploi local.
« Dans tous les grands défis sociétaux, comme les économies d’énergie, l’épuration des eaux ou l’action pour le climat, les plastiques de haute qualité jouent un rôle majeur. S’ils font l’objet d’une approche intelligente, ils sont également les moteurs de l’économie circulaire. Éviter les déchets et mieux recycler, tel est le message à faire passer. Le secteur a développé un plan d’action au port d’Anvers afin d’éviter que des granulés de plastique ne finissent dans la nature. Il s’agit d’une première européenne. Nous voulons désormais impliquer les transformateurs de plastique du reste du pays dans cet engagement », soutient Saskia Walraedt, directrice de essenscia PolyMatters.
« Le secteur de la transformation du plastique occupe aujourd’hui 26.000 personnes en Belgique. Les plastiques sont des matériaux de plus en plus innovants qui sont utilisés dans une foule de secteurs comme l’automobile, l’électronique, le médical… Le public entend beaucoup parler du problème des emballages mais on ne lui parle jamais des nombreuses applications du plastique qui améliorent notre quotidien, notre sécurité ou qui sauvent des vies. Dans ce cadre, le plastique doit être considéré comme une matière première et le secteur travaille à des solutions pour qu’elle soit réutilisée intelligemment au lieu de se retrouver dans la nature. », conclut Julie Leroy, Business Group Leader Industries chez Agoria.