Sous le titre “A European Industrial Deal : the time is now”, l’événement annuel d’essenscia a une fois de plus mis en lumière l’urgence d’une politique industrielle stratégique et ambitieuse dans notre pays et en Europe. Chefs d’entreprise du secteur, universitaires et experts ont débattu des priorités d’une politique européenne capable de renforcer l’industrie chimique et des sciences de la vie en Europe. Le message était unanime : le Green Deal européen et le Industrial Deal sont les deux faces d’une même pièce, qui façonnent ensemble l’avenir de l’Europe.
Yves Verschuren et Hans Casier, respectivement administrateur délégué et président d’essenscia, ont lancé la soirée en évoquant les temps forts de l’actualité récente. Ils ont évoqué le récent Sommet européen de l’industrie organisé dans le cadre de la présidence belge de l’UE, la position des Etats-Unis qui parviennent à attirer d’énormes investissements grâce à leur Inflation Reduction Act, mais aussi le coup d’accélérateur de la Chine qui investit massivement dans ses usines chimiques. Malgré ces contre-temps, le secteur reste en forte demande de talents, comme l’ont démontré les salons de l’emploi sectoriels organisés en Flandre et en Wallonie, qui ont rassemblé récemment plus de 1 000 visiteurs.
Lors du débat qui a rassemblé trois chefs d’entreprise – Emmanuel Amory (GSK), Jan Remeysen (BASF) et Inge Van der Meeren (ExxonMobil) -, certains grands thèmes ont fait l’unanimité : l’Europe doit élaborer une politique industrielle et énergétique stratégique à long terme, la surréglementation actuelle doit être supprimée et l’innovation doit continuer à être soutenue. En d’autres termes, il faut faire confiance aux entrepreneurs et remplacer le bâton par la carotte. « Nous travaillons tous à la transition durable de notre industrie. Mais pour cela, nous devons pouvoir continuer à innover et à investir. Pour ce faire, nous avons besoin d’un cadre réglementaire solide qui nous soutienne de manière réaliste. C’est ainsi que nous pourrons faire la différence. Non pas par un avantage au niveau du prix, mais par notre expertise et notre capacité d’innovation ».
La discussion avec Jonathan Holslag (professeur de politique internationale, VUB) et l’économiste Ivan Van de Cloot (Merito & Itinera Foundation) a mis en lumière les défis auxquels est confrontée l’industrie européenne d’un point de vue social, géostratégique et économique. Conclusion : nous devons garder les secteurs stratégiques entre nos mains et ne pas devenir dépendants d’autres pays et régions. « Une politique à deux voies est nécessaire : la réciprocité avec les principaux partenaires commerciaux, mais si cela échoue, nous devons mieux défendre nos propres intérêts ». L’appel à une vision à long terme a été réitéré : « Le pacte industriel ne peut pas être une histoire de solutions rapides. Il faut analyser ce qui a vraiment du sens, comme les investissements dans l’infrastructure énergétique et le stockage du CO2 ».
Pour conclure la soirée sur une note plus que positive, la parole a été donnée à huit jeunes talents qui opèrent dans nos industries et qui incarnent parfaitement la transition. Ces huit « boosters de la transition » s’engagent chaque jour en faveur de produits, de processus, de matériaux et de médicaments qui contribuent à la transition vers une société plus durable et plus saine. A découvrir prochainement lors d’une campagne sur LinkedIn, Instagram, Facebook et YouTube.