L’European Plastic Pact (EPP), lancé le 6 mars dernier, est une initiative des autorités françaises et néerlandaises largement basée sur les Pactes Plastiques nationaux. Elle est également inspirée des actions de la Fondation Ellen MacArthur. Le secteur belge des matières plastiques s’engage déjà fortement pour le développement de l’économie circulaire, via notamment la Circular Plastics Alliance, et choisit de se concentrer sur des mesures et des investissements réalistes plutôt que de participer à une surenchère de déclarations d’engagements.
Lors de la création de l’European Plastic Pact (EPP), les autorités nationales et régionales ont consulté essenscia PolyMatters. Grâce à la contribution des fédérations belges et européennes, le texte de ce pacte a beaucoup évolué par rapport aux premières versions. Cependant, essenscia PolyMatters a pris la décision de ne pas signer ce pacte et conseille à ses membres de faire de même.
Nous constatons, d’une part, que l’EPP prétend être une coalition des volontaires (coalition of the willing) ou une plateforme pour les meneurs (frontrunners) qui souhaitent aller au-delà de la législation en vigueur. Pourtant, certains États membres signataires n’ont pas encore mis en œuvre la législation européenne existante. Par exemple, certains États de l’Union Européenne n’ont pas transposé en loi nationale la directive EU/2018/850 qui interdit la mise en décharge des déchets plastiques.
D’autre part, ce pacte contribue à la multiplication d’engagements volontaires pour réduire, éviter ou interdire les plastiques, et s’ajoute donc aux nouvelles directives aux objectifs ambitieux en matière de recyclage et de réutilisation des matériaux recyclés.
Le secteur des matières plastiques s’engage déjà depuis longtemps pour inclure les plastiques dans l’économie circulaire. essenscia a rejoint l’année dernière la Circular Plastics Alliance initiée par la Commission Européenne et de nombreuses entreprises du secteur travaillent ensemble à la circularité des matières plastiques au travers de PCEP, SCS, CEflex ou PETCORE via différentes plateformes intersectorielles.
Nous comprenons et soutenons l’urgence d’accroître la circularité des plastiques mais nous demandons d’accepter que les obligations légales en vigueur puissent être appliquées pour que nous puissions investir et mettre en œuvre de nouvelles technologies et installations de recyclage.
Pour permettre aux matières plastiques d’avoir leur place dans l’économie circulaire, nous avons besoin de garanties à long terme pour assurer un approvisionnement constant et de qualité des matières, sourcées à partir de déchets, résultat d’une collecte et d’un tri des déchets adaptés. Il est nécessaire d’ajuster le contexte législatif et réglementaire pour permettre et encourager l’utilisation de matières recyclées.
Enfin, l’économie circulaire crée un nouveau cadre de réflexion dans lequel, en plus de réduire le nombre de déchets, l’objectif principal consiste à utiliser moins de matières premières. essenscia PolyMatters continue à s’engager pour défendre pleinement le rôle essentiel des matières plastiques, matériaux nobles aux propriétés incomparables, au sein de l’économie circulaire.