essenscia wallonie / essenscia bruxelles, les sections régionales de la fédération de la chimie et des sciences de la vie, profitent des Journées découvertes de la chimie et des sciences de la vie des 13 et 14 mai pour présenter les résultats de leur enquête emploi 2023.
Malgré le contexte inflationniste ayant entraîné le ralentissement de certains projets d’investissements, le recrutement sectoriel demeure cette année assez élevé, avec près de 2.200 emplois à pourvoir, particulièrement dans les secteurs biotech et biopharma. Une bonne nouvelle pour les candidats mais qui n’est pas sans difficulté pour les entreprises chez qui certains types de postes restent ouverts plus de 4 mois.
Il est temps que les gouvernements régionaux wallon et bruxellois, la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’enseignement et la formation continue se mettent autour de la table avec les représentants du secteur pour augmenter le sourcing des filières des postes à pourvoir et pour adapter les cursus afin d’optimiser les compétences requises des futurs talents.
Perspectives d’emploi prometteuses en Wallonie et à Bruxelles d’ici 2030 dans la chimie et les sciences de la vie
Le nombre d’emplois directs du secteur en Wallonie et à Bruxelles est en hausse depuis 6 années consécutives, avec la création de plus de 3.800 emplois directs nets sur la période étudiée. En 2022, près de 33.000 personnes travaillaient ainsi dans le secteur. Le secteur de la chimie et des sciences de la vie représente 1/4 de l’emploi industriel en Wallonie.
En se basant sur la création de 635 emplois nets en moyenne par an au cours de la période 2016-2022, et en extrapolant jusqu’en 2030, ce ne sont pas moins de 5.000 emplois supplémentaires qui pourraient voir le jour, portant alors à 38.000 le nombre total d’emplois directs nets dans le secteur en Wallonie et à Bruxelles.
La croissance de l’emploi dans le secteur se confirme une nouvelle fois dans l’enquête emploi d’essenscia 2023. Près de 2.200 postes sont ouverts en Wallonie et à Bruxelles pour l’ensemble de l’année 2023. Parmi ceux-ci, on compte 1/3 de nouveaux emplois et 2/3 de postes de remplacement. Les prévisions pour les 2 prochaines années restent semblables, avec environ 2.000 fonctions à pourvoir par an.
Des jobs dans tous les départements, pour tous les niveaux de formation, avec ou sans expérience
Les opportunités d’emploi augmentent dans l’ensemble des métiers, mais c’est dans la production que l’on recherche actuellement le plus de profils, avec 65% des postes à pourvoir. Rien d’étonnant au vu des nombreux investissements consentis récemment dans des outils de production dans le secteur.
L’offre d’emploi est accessible à un large éventail de qualifications. Ainsi, 1 job sur 5 est accessible à des diplômes de l’enseignement secondaire supérieur (CESS). Si on y ajoute les bacheliers qui sont la qualification la plus recherchée (37%), on couvre déjà 60% de la totalité des offres d’emploi. Des nombreux postes sont également ouverts pour des qualifications de l’enseignement supérieur. Outre les bacheliers déjà cités, 30% des postes requièrent un master ou un diplôme d’ingénieur et 10%, un doctorat. Enfin, 1 emploi sur 5 ne requiert aucune expérience préalable.
Le gap entre le marché du travail et les ressources de talents disponibles est supérieur à 10%
Certains métiers ont nécessité plus de 4 mois pour être pourvus, notamment les techniciens de laboratoire et de production, les techniciens de maintenance, les ingénieurs, les responsables de l’assurance qualité et des affaires règlementaires, ainsi que les conseillers en prévention.
En 2022, il y avait 300 postes non pourvus, soit plus de 10% et la majorité était constituée de postes de support (marketing, HR, administratif), de production et métiers connexes (dont la maintenance et l’électromécanique), de R&D, et, dans une moindre mesure, de l’assurance qualité et des affaires règlementaires.
Le défi de la transition numérique pour les métiers existants et pour l’embauche
L’enquête emploi de cette année questionnait aussi l’impact de la transition numérique sur les postes à pourvoir dans l’industrie pharma, biotech et chimique. La transformation digitale dans laquelle se sont engagées les entreprises affecte immanquablement les compétences liées à certains métiers existants. Près de 260 nouveaux postes seront créés dans les 5 prochaines années, avec une forte demande pour les « data scientists » et les « data analysts » – fonction pour laquelle le manque est déjà criant sur le marché du travail.
“La fédération insiste sur la nécessité d’un alignement de la réponse ‘talents’ à la réalité économique par les gouvernements régionaux et la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’enseignement initial et la formation continue, les organismes régionaux de l’emploi et de la formation, ainsi que l’industrie.”
Frédéric Druck, directeur d’essenscia wallonie-bruxelles
Frédéric Druck, directeur d’essenscia wallonie-bruxelles : « La croissance des emplois à pourvoir dans le secteur reste soutenue pour 2023 et les années à venir. Avec le soutien d’acteurs privés et publics, essenscia travaille déjà sur de multiples chantiers dans le cadre de son Masterplan Talents pour répondre aux besoins des entreprises. Sur base des résultats de l’enquête emploi 2023, la fédération insiste cependant sur la nécessité d’un alignement de la réponse ‘talents’ à la réalité économique par les gouvernements régionaux et la Fédération Wallonie-Bruxelles, l’enseignement initial et la formation continue, les organismes régionaux de l’emploi et de la formation, ainsi que l’industrie. La fédération plaide pour la création d’une plateforme de dialogue entre toutes les parties prenantes. »
“Faire évoluer les cursus existants, en développer de nouveaux, insister sur l’alternance et s’inscrire dans la transition digitale ne sont que quelques exemples d’actions en place à poursuivre et renforcer pour pérenniser le recrutement du secteur.”
Pierre Dorignaux, président d’essenscia wallonie
Pierre Dorignaux, président d’essenscia wallonie : « Notre industrie est en croissance perpétuelle et poursuit son recrutement massif afin de pouvoir continuer à faire face aux challenges importants qui se présentent à elle. Il faut donc impérativement optimiser la collaboration entre l’industrie et le monde de l’enseignement – pour que ce dernier forme ses étudiants aux compétences spécifiques requises dans les postes à pourvoir. Faire évoluer les cursus existants, en développer de nouveaux, insister sur l’alternance et s’inscrire dans la transition digitale ne sont que quelques exemples d’actions en place à poursuivre et renforcer pour pérenniser le recrutement du secteur. »
“Bruxelles propose une offre extrêmement large de formations aux métiers de la digitalisation, pour lesquels notre secteur est particulièrement demandeur tant dans la capitale qu’en Wallonie.”
Patrick Marichal, président d’essenscia bruxelles
Patrick Marichal, président d’essenscia bruxelles : « La Région de Bruxelles-Capitale dispose d’un réservoir de talents dont les compétences pourraient être mises à profit pour pourvoir les emplois à Bruxelles et en Wallonie. Bruxelles propose une offre extrêmement large de formations aux métiers de la digitalisation, pour lesquels notre secteur est particulièrement demandeur tant dans la capitale qu’en Wallonie. La fédération est aussi preneuse d’un dialogue constructif avec les autorités régionales pour développer un Masterplan Talents interrégional en région bruxelloise. »
L’enquête emploi annuelle d’essenscia wallonie-bruxelles interroge les entreprises membres du secteur sur les perspectives d’engagement. Cette année, quelque 57 entreprises ont participé à l’enquête, représentant près de 70% de l’emploi de l’industrie de la chimie et des sciences de la vie.
