essenscia PolyMatters et Agoria ont organisé la quatrième édition du Belgian Plastics Day. Le thème central ? Les « Future-proof plastics ! » Les principales conclusions ? L’innovation et la digitalisation sont des leviers cruciaux pour permettre aux matériaux de circuler de manière optimale dans le cadre d’une économie circulaire. Le cadre réglementaire reste cependant encore à la traîne pour déployer pleinement les nouvelles techniques de recyclage et les modèles d’entreprises circulaires.
Le secteur des matières plastiques est en transition vers plus de circularité depuis des années. C’est ce que reflète le rapport d’avancement sur le sujet publié au début de cette année par les fédérations sectorielles Agoria et essenscia PolyMatters. Le taux de recyclage des déchets plastiques ménagers en Belgique a augmenté de 15 % en deux ans et l’utilisation de plastiques recyclés a progressé de 22 %.
Des plastiques circulaires
Le Belgian Plastics Day vise à donner une forte impulsion à cette transition vers les plastiques circulaires en présentant des exemples d’entreprises inspirantes, en partageant des idées sur les dernières tendances technologiques et en encourageant les entreprises à collaborer davantage entre secteurs. Même dans un contexte économiquement difficile, marqué par une inflation galopante et une explosion des prix de l’énergie et des matières premières, le secteur des matières plastiques continue de saisir les opportunités de l’économie circulaire.
Les entreprises de plasturgie AMS Belgium, Covestro et Econcore ont présenté leurs derniers projets d’innovation circulaire. Plus que jamais, la recherche et le développement, associés à une accélération de la digitalisation, sont des catalyseurs essentiels pour faire progresser l’économie circulaire.
Innovation et digitalisation
Des jumeaux numériques des processus de production pour réduire la consommation de matériaux et d’énergie ? Rendre les données sur les produits disponibles sous forme numérique et cryptée tout au long de la chaîne de valeur pour accroître la transparence ? Développer de nouveaux matériaux ultralégers à partir de matières premières recyclées ? Cela existe déjà aujourd’hui chez les producteurs et transformateurs belges de matières plastiques.
La force d’innovation est également mise en évidence par les nombreux travaux de R&D menés dans nos institutions de recherche et universités belges, en étroite collaboration avec les entreprises et les organismes de recherche qui sont actifs dans l’écosystème du secteur des matières plastiques. Le professeur Filip Du Prez de l’Université de Gand a inspiré les participants du Belgian Plastics Day grâce au développement d’une nouvelle famille de polymères fascinants, appelés vitrimères, aux propriétés matérielles prometteuses.
Des déchets aux matières premières
« Trop souvent, nous sommes encore confrontés au fait que nous essayons de faire de l’économie circulaire dans un cadre basé principalement sur la législation sur les déchets et uniquement sur le recyclage mécanique »
Saskia Walraedt, directrice d’essenscia PolyMatters
Outre l’innovation et la digitalisation, existe-t-il d’autres pistes d’action pour rendre le secteur des matières plastiques encore plus circulaire ? « Nous saluons le soutien à l’innovation pour les nouvelles technologies de recyclage telles que le recyclage chimique, mais l’adaptation du cadre réglementaire des lois et des normes à ces nouveaux développements est toujours à la traîne », déclare Saskia Walraedt, directrice d’essenscia PolyMatters. « Trop souvent, nous sommes encore confrontés au fait que nous essayons de faire de l’économie circulaire dans un cadre basé principalement sur la législation sur les déchets et uniquement sur le recyclage mécanique. La route vers la circularité a commencé, mais c’est un chemin cahoteux et sinueux. »
« La Belgique est un exportateur net de plastiques et de produits en plastique. Lorsque les déchets ne sont plus considérés comme des déchets mais comme des matières premières alternatives pour le secteur, il est clair que l’offre de matériaux recyclés doit augmenter drastiquement pour rendre le secteur belge des matières plastiques plus circulaire. Pour ce faire, il faudra, outre la fourniture d’une quantité suffisante de déchets contenant du plastique, investir davantage dans diverses technologies de recyclage et de tri, où, par exemple, l’IA ou le marquage numérique peuvent être utilisés pour effectuer un tri encore plus sélectif », conclut Kevin Poelmans, business group leader plastics and composites chez Agoria.