Le secteur belge de la chimie veut doubler la part des marchandises transportées par le rail dans la prochaine décennie. A l’heure actuelle, l’industrie chimique représente déjà de 15 à 20 % du transport de fret par rail, ce qui fait donc du secteur l’un des utilisateurs les plus intensifs du transport de marchandises par rail en Belgique. Cependant, la part du transport par rail dans le volume total de marchandises du secteur se limite à environ 5%. Doubler ce pourcentage représente pour les entreprises chimiques aussi bien une question de compétitivité que de durabilité.
Le secteur de la chimie belge soutient activement l’ambition de Rail Freight Forward, une coalition des opérateurs et associations ferroviaires européens, de doubler le transport de marchandises par rail d’ici 2030. Cet objectif clair a été annoncé aujourd’hui à l’arrivée du train de Noé à Bruxelles. Cette œuvre d’art roulante est partie en décembre de l’année passée de Katowice, où se tenait la conférence sur le climat, et représente de manière symbolique le shift du transport de marchandises de la route vers le rail. Après Vienne, Berlin et Paris, le train s’est arrêté aujourd’hui à Schaerbeek où essenscia, la fédération sectorielle de la chimie et des sciences de la vie a participé à un panel d’experts.
Le secteur de la chimie et des sciences de la vie fait déjà de nombreux efforts depuis plusieurs années pour réaliser ce shift modal du transport de marchandises. Ainsi, moins de 30% du volume de marchandises transporté l’est encore via la route. La majeure partie de ce transport est réalisée via des modes de transport alternatifs et plus écologiques tels que par bateau, par canalisations ou via le rail. Pour augmenter la part du rail de 5 à 10%, le secteur a besoin de plus de fiabilité, de flexibilité et d’une approche plus orientée client.
« Plus de transport par le rail, moins par la route. C’est notre ambition »
– Yves Verschueren et Frédéric Druck, les administrateurs délégués d’essenscia et essenscia wallonie
« Plus de transport par le rail, moins par la route. C’est notre ambition » disent Yves Verschueren et Frédéric Druck, les administrateurs délégués d’essenscia et essenscia wallonie. « Mais afin de rendre cette ambition possible, il est nécessaire de renforcer la collaboration au sein de l’ensemble de la chaîne logistique, même au-delà des frontières. Le transport de marchandises est pour notre secteur un mode de transport crucial, cependant nos entreprises ont besoin de plus d’efficacité et d’une plus grande facilité d’utilisation. Nous ne demandons pas aux autorités ainsi qu’au gestionnaire d’infrastructures des investissements importants mais bien un changement de mentalité, avec un focus clair sur le transport de marchandises par rail. Cela fait non seulement avancer notre économie, c’est également une condition sine qua non pour un transport à la fois sûr et respectueux de l’environnement. »
La multiplication par deux du transport de marchandises par rail au sein du secteur de la chimie est un des fers de lance du mémorandum électoral d’essenscia. Concrètement, la fédération sectorielle plaide pour la construction de zones logistiques ferroviaires autour des clusters chimiques avec des services spécifiques pour le rail tels que le parking, la surveillance, le nettoyage et la réparation de wagons et wagons-citernes. Le développement ultérieur de corridors internationaux pour le transport par rail, tel que le Rhin de fer, reste également une priorité. Enfin, essenscia veut continuer à collaborer avec Infrabel, Railport, les ports Belges et les autres acteurs de la chaine pour un transport de fret plus flexible et une digitalisation en profondeur du transport ferroviaire.
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