Près de 300 chefs d’entreprises, collaborateurs du secteur, responsables du monde politique et des administrations publiques ont suivi en ligne l’événement annuel d’essenscia wallonie « Move on up Wallonia : transitions en vue ». Comment le secteur de la chimie et des sciences de la vie contribue-t-il pour répondre aux transitions économiques, environnementales et sociales ? Quelles sont les contraintes et les opportunités ? Afin de chercher des réponses à ces questions, l’animatrice Julie Morelle et l’administrateur délégué d’essenscia wallonie Frédéric Druck ont accueilli sur le plateau Etienne de Callataÿ (Chief Economist d’Orcadia Asset Management), Pierre Dorignaux (Président d’essenscia wallonie et représentant de Takeda), Cécile Neven (Directrice du Pôle Partenariats de l’UWE) et Philippe Henry (Vice-Président et Ministre du Climat, de l’Énergie et de la Mobilité du Gouvernement wallon du Gouvernement wallon). Découvrez les 5 leçons à retenir de cet événement.
Nécessité d’une politique industrielle ambitieuse pour assurer une relance économique durable
L’économiste Etienne de Callataÿ se disait confiant pour l’avenir de l’économie malgré les nombreuses annonces de pertes d’emploi dans certains secteurs : « nous ne sommes pas dans une économie de guerre donc nous pouvons penser sortir de cette crise de la Covid-19 de manière relativement rigoureuse ». Cécile Neven de l’Union Wallonne des Entreprises a mis en évidence le rôle levier d’innovation des secteurs essentiels tels que la chimie et les sciences de la vie pour la relance et ainsi continuer à contribuer aux transitions économique, environnementale et sociale. Pour y parvenir, la Wallonie a besoin d’une politique industrielle ambitieuse depuis la recherche et le développement d’un produit jusqu’à sa commercialisation et son exportation.
Rétrospective de l’année 2020 avec de nombreux projets de transitions
L’économie circulaire, c’est réfléchir en termes de matières et non de déchets
Le webinaire annuel d’essenscia wallonie a également abordé la question des matières plastiques et des matériaux en général. Les membres du panel ainsi que le Ministre Henry étaient unanimes : les matériaux doivent être considérés en appréhendant leur cycle de vie global. Ils étaient également convaincus que l’économie circulaire est un modèle d’avenir. Encore faut-il que la stratégie d’économie circulaire soit élaborée sur base d’informations neutres et scientifiques et qu’on réfléchisse en termes de matières et non de déchets. La loi telle qu’elle existe aujourd’hui freine certaines initiatives des entreprises en ce sens. Il convient de l’adapter pour pallier à un seul objectif : que les déchets deviennent matières premières.
Être ambitieux sur le plan environnemental en préservant la compétitivité
« Soutenir les industriels pour qu’ils puissent continuer à investir dans la transition environnementale de manière ambitieuse » était un des messages forts adressé par le président d’essenscia wallonie Pierre Dorignaux lors de ce webinaire. À l’idée d’une taxation du carbone avancée par Etienne de Callataÿ, Cécile Neven rappelait que « les entreprises wallonnes sont déjà volontairement engagées dans la transition environnementale depuis au moins 2000 ». Les sociétés ne parviendront à continuer à avancer à grands pas dans cette voie que si les décideurs les soutiennent face à un contexte de concurrence internationale.
La transition énergétique, c’est également penser efficacité
La question du mixte énergétique de demain a été largement abordée lors de cet événement, avec une crainte majeure du côté industriel. Quid de la sécurité d’approvisionnement à un coût abordable ? Le Vice-Président du Gouvernement wallon se voulait rassurant en évoquant « une transition la plus efficace et la moins cher possible pour les citoyens et les entreprises ». Il rappelait également que « la transition énergétique ne consiste pas uniquement à développer des alternatives renouvelables mais qu’accroître l’efficacité énergétique est également indispensable, et ce dans le transport, l’isolation des bâtiments… ». Tant de transitions pour lesquelles le secteur de la chimie et des sciences de la vie est fournisseur de solutions.
Valoriser les filières STEM et l’alternance, des pistes pour soutenir les transitions
Les intervenants indiquaient enfin que l’industrie évolue rapidement, notamment en adoptant ses processus grâce à la digitalisation. Mais pour suivre ces progrès, les talents sont les moteurs pour les entreprises : à la fois pour parvenir à rester compétitives mais également pour permettre d’assurer les transitions économique, environnementale et sociale. Les membres du panel parlaient d’un décalage entre l’enseignement et la réalité du terrain. Une valorisation des filières STEM (Science, Technology, Engineering, Mathematics) et de l’apprentissage en alternance sont nécessaires pour ainsi former remarquablement les talents pour qu’ils contribuent à trouver les solutions aux défis d’aujourd’hui et de demain.