Le président sortant
Dans une vidéo d’introduction, Martin Van Gheluwe (Syngenta) a retracé l’évolution de la panoplie des solutions de protection des plantes pour les agriculteurs. En 100 ans, de nombreux changements sont intervenus : du travail manuel des femmes et des enfants dans les champs à de nouveaux produits, en passant par les drones du futur proche.
Martin fait ses adieux après 3 années de présidence et 45 années d’activité dans le secteur (inter)national des semences et de la protection des plantes. Il se réjouit de l’évolution de l’histoire à laquelle il a contribué de près. Il a tout d’abord fallu répondre à la nécessité d’augmenter la production. S’en est suivie une croissance explosive de l’industrie de transformation des légumes et des pommes de terre. De nouvelles techniques de sélection ont donné naissance à des légumes de formes, goûts et couleurs spéciaux, qui sont aussi résistants aux maladies, ravageurs, sécheresses et pluies extrêmes, et réduisent également les pertes alimentaires. L’intégration du développement durable au niveau de la production et de la transformation, mais aussi du consommateur final, a toujours été une puissante motivation pour Martin. Obtenir plus de résultats avec une contribution moindre, mais mûrement réfléchie.
La nomination de Martin en tant que président de Phytofar voilà 3 ans coïncidait avec l’annonce du pacte vert pour l’Europe. Aux yeux de Martin, cette réforme est parfaitement réalisable, à condition de laisser le temps nécessaire à la transition et moyennant la contribution ô combien importante de tous les secteurs pour assurer la disponibilité de la panoplie diversifiée et complète de solutions de protection des plantes pour l’ensemble des agriculteurs et des horticulteurs. Le secteur investit déjà beaucoup dans un large éventail de produits et services de support, aussi numériques : biostimulants et produits de biocontrôle qui soutiennent la nouvelle génération de ressources créées par l’homme ; mesures d’encadrement de la durabilité comme les buses anti-dérive et les zones tampons ; mesures visant à lutter contre l’érosion et à favoriser la biodiversité ; introduction de systèmes de remplissage fermés destinés à réduire le déversement de produits ; moyens technologiques innovants pour analyser le sol et permettre une pulvérisation ciblée, et ainsi garantir la sécurité de l’utilisateur, … La combinaison de ces nouveaux produits, techniques et mesures durables est la seule voie vers une agriculture sans impact pour l’homme, la nature et la biodiversité. Au terme de 80 années d’existence de Phytofar et d’un demi-siècle de lutte intégrée, la transition vers Belplant est une étape logique pour souligner cette nécessité.
Lors de sa nomination en qualité de président, Martin avait été clair : « Le secteur doit communiquer davantage. Nous devons dire ouvertement et clairement ce que nous faisons pour que tout le monde ait une idée précise de la raison pour laquelle les produits de protection des plantes sont indispensables, et de la manière dont il est possible de les utiliser de façon durable ».
Phytofar se mue en Belplant
Phytofar a entre-temps travaillé à l’image du secteur de la protection des plantes et nous avons avancé à pas de géants, notamment grâce à notre présence sur les réseaux sociaux. Nous voulons continuer sur cette lancée, et dorénavant nous le ferons sous le nouveau nom : « BELPLANT, cultivating sustainable crop protection ». En référence à la Belgique et aux belles plantes robustes, dont la production est suffisante, surtout en cette période de turbulence. Le logo vert laisse apparaître un sillon : nous sommes à la disposition des agriculteurs et horticulteurs actifs dans divers systèmes agricoles, qui font tous de leur mieux pour fournir des aliments sains et durables en quantité suffisante.
La mission de Belplant ne change pas : nous voulons construire la confiance dans des solutions de protection des plantes sûres et durables ; être un secteur clé de la production d’aliments de bonne qualité et abordables, avec le moins de pertes possible et une empreinte écologique minimale, et être un partenaire fiable dans le débat public.
Belplant compte désormais 21 membres : nous sommes heureux d’accueillir aujourd’hui BSI en tant que nouveau membre. BSI est une société principalement active dans le segment « home & garden », avec un large éventail de solutions pour le jardin, en ce compris les étangs et piscines.
Martin envisage par ailleurs l’avenir sous un jour positif. « Les entreprises disposeront d’une boîte à outils bien fournie et utiliseront davantage la technologie pour soutenir l’agriculteur et le jardinier face aux maladies et ravageurs, et augmenter la production. Nous pouvons atteindre les objectifs principaux du pacte vert, du climat et de la biodiversité, mais à cette fin, nous avons besoin de la collaboration de tous. Y compris des responsables politiques : ils ont besoin de l’approche approfondie et des informations de base de la recherche scientifique, pour prendre des décisions éclairées, qui ne se basent pas sur les émotions, mais bien sur la science. »
Nouveau président
C’est ainsi que Martin Van Gheluwe a passé le flambeau de président à son successeur, Sylvain Moissonnier (Bayer CropScience). « Je suis très honoré de prendre la présidence de Belplant pour poursuivre notre mission. Je tiens à remercier toute l’équipe pour son engagement à renforcer la confiance dans des solutions de protection des cultures sûres et durables. L’Europe est aujourd’hui confrontée à un défi sans précédent pour sa politique agricole. Le déclenchement par la Russie de la guerre en Ukraine a créé des tensions brutales sur les marchés. La sécurité alimentaire pour plusieurs pays d’Afrique et du Moyen Orient est remise en question. La politique européenne et belge doit assurer la mise en œuvre du pacte vert tout en préservant l’acquis fondamental de pouvoir produire localement et en quantité des denrées alimentaires de qualité, à un prix abordable. Belplant tient à être le partenaire de l’ensemble des acteurs du monde agricole pour relever ce défi. »
