Afin de booster la relance de l’économie suite à la crise du coronavirus, essenscia wallonie, la fédération régionale du secteur de la chimie et des sciences de la vie, propose d’accélérer la mise en œuvre d’une série de dispositifs qui auront un effet bénéfique pour le secteur et pour d’autres pans de l’économie. Ces priorités s’inscrivent dans le cadre des transitions économiques, sociales et environnementales.
Suite à la crise sanitaire engendrée par le Covid-19, notre pays se prépare à affronter une crise économique. Selon les derniers chiffres communiqués par la Banque nationale de Belgique, le PIB belge pourrait se contracter de 9 % en 2020 avant de rebondir à plus de 6 % en 2021 ; soit un différentiel négatif qui devrait perdurer encore en 2022. Elle estime également le nombre de pertes d’emploi à plus de 185.000 et communique qu’un tiers des entreprises devraient reporter leurs projets d’investissements. La note conjoncturelle du mois de mai de l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique souligne une diminution de la production industrielle de près de 5 % sur un an en mars 2020.
Au vu de ces prévisions, essenscia wallonie rappelle qu’il est indispensable de préserver le tissu industriel wallon, véritable créateur de valeur ajoutée économique et sociale. Lors de la crise du coronavirus, le secteur de la chimie, des matières plastiques et des sciences de la vie a été reconnu comme secteur crucial fournissant des services essentiels à la société et nécessaires au fonctionnement socio-économique du pays. Pour maintenir ce rôle capital et relancer l’ensemble de l’économie, la fédération sectorielle wallonne a identifié trois domaines d’intervention en Wallonie : la compétitivité des entreprises, la disponibilité de talents pour les secteurs matures ou en croissance et le soutien aux projets de transition vers une société durable.
Compétitivité
En ce qui concerne la compétitivité, il convient de réfléchir en termes de « chaînes de valeur », une même mesure profitant à plusieurs secteurs par effet domino. Il est, entre autres, nécessaire de lancer et d’accéler les travaux d’infrastructures routières et fluviales repris dans le Plan « Infrastructures » 2020-2024. Un plan d’isolation des bâtiments publics qui favoriserait les matériaux qui atteignent de hauts niveaux de performance énergétique permettrait de diminuer l’empreinte écologique et l’émission de gaz à effet de serre tout en relançant l’économie. Il est également essentiel de conserver et de développer l’infrastructure existante afin de renforcer et de développer les hubs logistiques multimodaux ainsi que de maintenir l’attractivité de la Wallonie comme plateforme logistique pour attirer de nouveaux investissements, entre autres, dans le secteur biotech et biopharma.
Talents
Afin de répondre à la forte demande de talents des entreprises, essenscia wallonie préconise de donner les moyens aux secteurs porteurs, dont la chimie et l’industrie biopharmaceutique, en investissant massivement dans la formation, que ce soit en termes d’infrastructures, d’équipements ou de digitalisation. Il convient aussi de soutenir les capacités de requalification et de réorientation des demandeurs d’emploi vers ces métiers porteurs.
Durabilité
Enfin, pour assurer la transition vers une économie circulaire, il est nécessaire de simplifier le cadre réglementaire afin de développer une industrie du recyclage rentable dans laquelle le recyclage mécanique, chimique et thermique trouve sa place. Un soutien aux projets technologiques innovants comme la capture, le stockage et l’utilisation du CO2, le réseau hydrogène ou la thérapie génique serait également porteur.
« Le gouvernement doit pouvoir s’appuyer sur les atouts du secteur de la chimie et des sciences de la vie et sa capacité à rebondir pour parvenir à sortir de la crise du Covid-19 et s’inscrire dans le cadre des transitions économiques, sociales et environnementales »
Frédéric Druck, administrateur délégué d’essenscia wallonie
« Avec la chimie, la phamacie et la biotechnologie, la Wallonie dispose d’un secteur aux capacités industrielles d’innovation, de production, et de logistique. Le gouvernement doit pouvoir s’appuyer sur ces atouts et la capacité du secteur à rebondir pour parvenir à sortir de la crise du Covid-19 et s’inscrire dans le cadre des transitions économiques, sociales et environnementales. Pour ce faire, il doit aussi garantir les conditions nécessaires au déploiement d’une politique industrielle ambitieuse en Wallonie », conclut Frédéric Druck, administrateur délégué d’essenscia wallonie.
Découvrez ici les priorités du secteur de la chimie et des sciences de la vie