Utiliser l’intelligence artificielle pour améliorer et accélérer le développement de nouvelles thérapies et traitements biotechnologiques : tel est le service proposé par DNAlytics, une spin-off de l’Université catholique de Louvain créée en 2012. L’année dernière, elle a lancé Hercule, logiciel qui, tel un détective, cherche des moyens pour optimiser le processus de production.
« Grâce à une analyse approfondie des données, nous fournissons aux entreprises des solutions permettant d’améliorer des produits de santé ou d’en développer de nouveaux. Grâce à une plateforme d’intelligence artificielle, nous sommes capables d’analyser des données dans les sciences du vivant et de la santé. En 2018, nous avons conçu un logiciel – « Hercule » – dédié au biomanufacturing, à savoir la production de traitements biotechnologiques » explique Thibault Helleputte, co-Fondateur et CEO de DNAlytics.
Son rôle ? Rassembler les données de production de produits tels que des vaccins, des biothérapies, des thérapies cellulaires ou géniques. Hercule explore ensuite ces données, et construit des modèles de prédiction. Le but : déterminer les éléments à modifier dans le processus de production pour améliorer la qualité, l’efficacité ou le rendement du produit. Hercule peut aussi détecter des tendances au fil des lots produits, permettant d’anticiper des défaillances et adopter une attitude proactive dans la maintenance.
“Le caractère innovant du logiciel Hercule est de rassembler, et d’analyser, l’ensemble des données de la chaine de production”
Thibault Helleputte, co-Fondateur et CEO de DNAlytics
« Il existe bien sûr déjà des méthodes offrant de la consolidation et de la structuration de données, mais sans l’aspect ‘modélisation’. Et si c’est le cas, ces logiciels se focalisent alors sur une machine, une étape du process. Le caractère innovant du logiciel Hercule est de rassembler, et d’analyser, l’ensemble des données de la chaine de production » souligne Thibault Helleputte.
L’innovation de DNAlytics présente des intérêts multiples. Pour les équipes de production et de contrôle qualité, elle permet d’accélérer la mise sur le marché d’un lot. Du côté des équipes de recherche et de développement, cette solution leur donne l’occasion d’améliorer le processus de production. Débouchant sur un gain de productivité de l’entreprise. Ce qui assure la disponibilité de certains médicaments pour le consommateur.
Lors de la conférence ‘Biotech meets Digital’ organisée par essenscia/bio.be et Agoria, DNAlytics a présenté un projet mené pour le compte de GSK Vaccines : « Nous avons appliqué notre technologie en consolidant et évaluant pour eux des milliers de données, sur 10 ans de production ».
« Nous répliquons à ce jour cette expérience sur d’autres produits biotechnologiques. La demande de la part des entreprises est clairement là et l’introduction de l’Industrie 4.0 dans la fabrication de médicaments est aussi une voie de différenciation par rapport à des concurrents hors Europe », assure Thibault Helleputte.