Qui aurait cru que cette spin-off universitaire se hisserait un jour au rang de leader mondial dans cette niche qu’est la production d’ADN plasmidien ? Kaneka Eurogentec a toujours misé sur la matière grise, le savoir-faire et l’innovation pour breveter et faire accréditer ses produits par les redoutables gendarmes du secteur. Et ce, tout en ménageant l’écologie.
L’expression “ADN plasmidien” se réfère à un fragment d’ADN circulaire qui porte un gène d’intérêt. Une fois introduit chez le patient, celui-ci génère une protéine – sans le moindre effet secondaire – induisant une réponse thérapeutique ou immunologique. En ligne de mire : une myriade de pathologies graves comme le sida, le cancer et les troubles génétiques. Avec plus de 500 essais cliniques en cours au niveau mondial, les plasmides sont promis à un brillant avenir.
L’innovation mise au point par Eurogentec est liée au processus unique de fabrication de lots d’ADN à grande échelle, avec un coût abordable, des délais courts (quelques jours à peine) et un faible impact environnemental. Grâce au nouveau fermenteur 2200L, l’entreprise, qui détient le record mondial de production avec 230 grammes de plasmide, pourra bientôt fabriquer des kilogrammes ou l’équivalent d’un million de doses de vaccin par lot.
“Aujourd’hui, nous réalisons déjà 50% de notre business aux États-Unis et 10% en Asie.”
Lieven Janssens, président Eurogentec
Des investissements considérables ont dû être consentis pour mettre en œuvre cette ambitieuse stratégie : dans un premier temps (2015-2017), l’entreprise a dégagé 5 millions d’euros, tandis que la facture de la seconde phase (2017-2020) atteindra 45 millions d’euros. L’extension des infrastructures (5.000 m2 dédiés à la biopharma) permettra à terme de répondre aux besoins de ses 31 clients – des grands laboratoires pharmaceutiques aux organisations sans but lucratif – en matière de biomolécules à des fins d’études cliniques et de commercialisation.
Florence Xhonneux, Director R&D and Innovation, insiste sur les choix forts opérés pour ménager l’environnement : « Le procédé a été optimisé pour réduire les quantités de matières premières et les volumes des tampons et solutions utilisés, ce qui engendre une diminution de la consommation en eau et des rejets d’effluents. »
Cet effort, impensable sans le soutien de la maison-mère Kaneka, porte ses fruits, si l’on en juge par la progression de la contribution des plasmides au chiffre d’affaires d’Eurogentec, passée de 7% en 2012 à 60% en 2018.
À la clé, également, l’internationalisation du portefeuille de la biotech liégeoise. Un objectif cher à Lieven Janssens, président : « Aujourd’hui, nous réalisons déjà 50% de notre business aux États-Unis et 10% en Asie. »
Enfin, l’emploi ne sera pas en reste puisque la nouvelle vague d’expansion se traduira par le recrutement de 42 collaborateurs technico-scientifiques à temps plein, formés en grande partie dans la région liégeoise.
380 collaborateurs dans le monde
Dont environ 310 en région liégeoise
4 sites de production En Belgique, en Angleterre et en Amérique du Nord
> 500 essais cliniques en cours au niveau mondial Pour l’ADN plasmidien
Depuis 2010 fait partie de Kaneka Corporation Cette société chimique japonaise emploie 10.200 personnes |
Retrouvez ici l’intégralité du dossier réalisé en collaboration avec L’Écho