essenscia, la fédération sectorielle belge de la chimie, des matières plastiques et des sciences de la vie, réagit négativement au préavis de grève générale annoncé par les syndicats. La fédération sectorielle souligne qu’en termes de contenu, une proposition attractive et complète était sur la table pour parvenir à un accord sectoriel fort, prévoyant davantage de pouvoir d’achat, plus de formations et une attention accrue au travail réalisable. essenscia regrette profondément que les syndicats aient rejeté cette proposition et recourent à l’arme de la grève sans autre consultation. En des temps particulièrement difficiles sur le plan économique, la fédération estime que c’est irresponsable et incompréhensible.
Selon la fédération sectorielle essenscia, une grève générale est une gifle pour un secteur qui a connu une baisse de 6% de son chiffre d’affaires en 2020, année marquée par la crise du coronavirus mais lors de laquelle les entreprises ont fait un appel minimal au chômage temporaire et ont continué, autant que possible, à offrir un emploi rémunéré à leurs collaborateurs. De plus, le secteur a créé en 2020, près de 1 500 emplois supplémentaires.
La fédération sectorielle souligne qu’un belle proposition de mesures était sur la table, notamment une mise en œuvre maximale de la norme salariale, une sécurité juridique à long terme pour les régimes de fin de carrière tels que les RCC et les emplois de fin de carrière, des efforts supplémentaires pour une augmentation substantielle des salaires minimums sectoriels, des investissements supplémentaires dans la formation et l’éducation, des augmentations de salaire pour les entreprises non conventionnelles et une attention accrue au travail réalisable.
Koen Laenens, secrétaire général et directeur des affaires sociales chez essenscia : « Nous avons fait une proposition concrète aux syndicats avec des améliorations significatives pour les ouvriers et les employés du secteur de la chimie et des sciences de la vie. Cette proposition témoignait des efforts maximums de la part de nos entreprises dans le cadre établi à cet effet au niveau interprofessionnel. Malheureusement, cette proposition s’est avérée insuffisante pour les syndicats et ils ont exprimé, juste avant de conclure un accord, des exigences supplémentaires concernant une prime corona. »
Pour essenscia, l’octroi d’une telle prime est envisageable selon les principes prévus dans l’accord salarial national, soit au niveau de l’entreprise pour cellesqui s’en sont bien sorties malgré la crise du coronavirus. Cependant, exiger une prime corona pour tous les collaborateurs du secteur, c’est ignorer la réalité économique difficile qu’ont connu et que connaissent toujours de nombreuses entreprises du secteur. D’autre part, les syndicats continuent de refuser de discuter d’une modernisation de l’organisation du travail et d’une optimisation des packages salariaux individuels, mieux adaptés aux différents besoins des travailleurs.
« Ce préavis de grève générale est sans précédent dans un secteur qui a une longue tradition de dialogue social fort et orienté sur les résultats. Il s’avère tout à fait irresponsable dans une période où de nombreuses entreprises peinent à sortir de la crise du coronavirus et est totalement disproportionné, car les actions annoncées ne sont pas du tout conformes à la proposition détaillée qui était sur la table. Nous n’excluons pas de nouvelles consultations, mais seulement si elles sont menées avec maturité et s’il existe aussi une volonté certaine du côté syndical de parvenir à un accord équilibré. Maintenant qu’aucun accord sectoriel n’a été conclu, la prochaine étape consiste pour les partenaires sociaux au sein des entreprises à entamer des négociations pour traiter d’une convention collective de travail adaptée à l’entreprise », conclut Koen Laenens.